28 septembre 2020
Carnet / Train du soir
Aucune autre œuvre picturale que la série de tableaux de Paul Delvaux consacrée aux gares et aux trains n’a le pouvoir de me renvoyer directement dans mon enfance.
Le grand jardin de la maison du boulevard Dupuy à Oyonnax donnait directement sur la voie ferrée et c’est exactement l’atmosphère immortalisée dans ces toiles que m’offrait, derrière le grand mur de clôture recouvert de tuiles rouges escaladé en secret, cette petite gare où je vis manœuvrer les dernières locomotives à vapeur et, un peu plus longtemps, les autorails Picasso rouge et crème avec leur fameuse tourelle.
À l’époque, je trouvais déjà mystérieux ce ballet de machines surgies d’horizons inconnus et y retournant sans cesse. Plus de cinquante ans après, ce sentiment d’étrangeté demeure, comme si toute la frénésie de mouvement du monde n’était qu’un rêve figé pour cette éternité que nous confondons avec le simple temps de notre vie.
Journal tome 2 © Éditions Orage Lagune Express 2020.
22:41 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : train du soir, gare, train, soir, boulevard dupuy, oyonnax, ain, paul delvaux, peinture, locomotive, autorail, locomotive à vapeur, tender, autorail picasso, haut bugey, rhône alpes auvergne, france, europe, blog littéraire de christian cottet-emard, note, journal, souvenir, enfance, jardin, clôture, tuiles, mur, atmosphère, étrangeté, mystère, christian cottet-emard, autobiographie
08 juillet 2020
Ciel étoilé sur le boulevard endormi
Le long du boulevard, les vieux platanes crépitent de hannetons.
Sur le trottoir soulevé par les racines, dans l’ombre des haies de buis, les effluves de pivoine et d’iris débordent des jardins et des grands parcs silencieux sous les cèdres.
Les talons aiguilles d’inaccessibles et jeunes passantes embaumant les parfums anciens ont marqué le goudron frais dont on a recouvert les nids de poules.
Un train peut en cacher un autre est-il écrit et dessiné au passage à niveau, au-dessus des rails luisants dans le clair-obscur.
La pendule de la petite gare déserte brille comme une deuxième lune et l’autorail est au repos pour le bonheur de ceux qui n’aiment pas les départs.
Extrait de Quatre songeries du ciel ouvert, ensemble intégré à mon recueil Aux grands jours © Club, Orage-Lagune-Express et Blog littéraire de Christian Cottet-Emard, ISSN 2266-3959.
Tableau : Paul Delvaux. Petite gare la nuit (1959)
00:02 Publié dans Estime-toi heureux, Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : estime-toi heureux, aux grands jours, quatre songeries du ciel ouvert, épilogue, ©club, ©orage lagune express, ©blog littéraire de christian cottet-emard, été, christian cottet-emard, dépôt n°, archive n°, office notarial m, empreinte électronique n°, n°issn 2266-3959, paul delvaux, petite gare, boulevard, lune, autorail, platane, hanneton, pivoine, iris, jardin, parc, cèdre, quai, talon aiguille, parfum, passante, pendule, voie ferrée, nuit, soir, année 1959
04 juin 2020
Dans l'instant
01:29 Publié dans Atelier, Livre, Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, estime-toi heureux, © club littéraire des amateurs de cigares, droits réservés, office notarial m, dépôt électronique, christian cottet-emard, quatrième de couverture, photo coquelicot © marie caredda, empreinte électronique, instant, été, nature, fleur sauvage, campagne, jardin, aux grands jours, audace, lumière, empressement, patience, empressé ou patient, fragile et lumineux, comme un coquelicot, chaque poème, avec audace, se dédie