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05 octobre 2015

Carnet / D’une étrange manie

Retour d’une semaine à Barcelone. Mon poids au début du séjour, 81 kg, mon poids au retour, 80 kg malgré les kilomètres de marche dans cette ville gigantesque et les repas de poissons grillés.

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J’ai même réussi à avaler quelques coquillages, moi qui n’en mange jamais. Pour un tel résultat, pas la peine de s’obstiner avec ces machins à la consistance caoutchouteuse qui font crouips crouips quand ont les croque.

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En plus, je n’ai pas grignoté un seul carré de chocolat de tout le séjour. Et toujours cette sensation bizarre des trajets en avion qui permettent de remonter la Rambla le matin et de flâner dans la campagne jurassienne l’après-midi. Voyager est une étrange manie.

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À la fin du vol pour Barcelone, une forte odeur de brûlé s’est répandue dans l’appareil. À l’avant, le personnel de bord regardait quelque chose à travers un hublot. Un homme de l’équipage est sorti de la cabine de pilotage pour jeter un coup d’œil dans la même direction et le visage d’un membre du personnel exprimait une réelle inquiétude. À l’atterrissage, plusieurs camions de pompier, des autos avec gyrophares et une ambulance se sont positionnés à côté de l’avion. Impossible de savoir ce qui s’est passé. 

J’en conclus qu’il est inutile de se priver de plats en sauce et de chocolat.

22 septembre 2015

La vie au bord

Tu es l’homme des bords des seuils des lisières des berges des rives c’est là que tu vis

Lorsque tu ouvres ta fenêtre le matin sur le paysage tu as vécu l’essentiel de ta journée

Ta place en ce monde est là au bord jamais vraiment à l’intérieur

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Porto, juin 2015

 

Tu es arrivé sur Terre comme à l’opéra

 

Tu t’es installé pour assister à la représentation et pour écouter la musique le livret n’a pas beaucoup d’importance tu peux te dispenser de le comprendre il est souvent aussi mauvais que la musique est belle

 

Cette posture n’est ni triste ni affligeante c’est juste la place qui t’es destinée

 

Tu comprends que cela soit parfois pénible et décourageant pour les autres que cela les dissuade de te connaître plus pour la plupart d’entre eux le bord est inhabitable

 

Même pour toi ce n’est pas toujours confortable mais c’est là que tu parviens à te tenir à peu près en équilibre à peu près à l’abri de l’enchantement

 

© Ed. Orage-Lagune-Express

19 août 2015

Carnet / De la poésie qui va se nicher dans des petits films de rien du tout, de l’envie de changer de pays et d’un cauchemar

En rêvassant dans l’air tiède, assis devant la maison sous les nuages de la nuit, ces mots ont remonté je ne sais pourquoi de ma conscience : « Histoires vraies qui ressemblent à des contes, contes qui ont l’air d’histoires vraies, charriées par le grand fleuve... » J’ai passé plusieurs jours à me demander quelle pouvait bien être l’origine de cette réminiscence et j’ai même feuilleté des recueils de poèmes à la recherche de ces bribes. J’ai fini par trouver qu’il s’agissait de la fin du film de Carmine Gallone, Don Camillo Monseigneur

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Le souffle d’un orage lointain a dégagé une partie du ciel et j’en ai vu une en même temps qu’un faible éclair. J’ai donc fait un vœu tout en me disant que j’avais déjà le principal de ce qu’il faut pour être heureux, notamment la chance de vivre bien accompagné dans une nature tranquille où la brise d’été apporte la musique familière des cloches et des clarines, comme en Suisse toute proche de l’autre côté de la montagne. La Suisse, un des pays où je me verrais bien vivre, mais aussi en Italie et au Portugal. Évidemment, dans l’espace privé, je me sens bien en France mais c’est de moins en moins le cas dans l’espace public.

Dimanche 9 août, j’étais au deuxième concert de la seizième Académie Internationale de Musique de Nantua Pays du Haut-Bugey, le beau festival porté à bout de bras par le vaillant Guy Dangain. Comme d’habitude, la foule à l’abbatiale Saint-Michel pour écouter des musiciens de grande classe (la pianiste Shoko Gamo, le violoncelliste Sylvain Rolland dans un programme Chopin) et Guy Dangain qui appelle pourtant à l’aide parce que ce temps fort de la vie musicale est menacé. 

J’en reviens à ce que j’écrivais plus haut : comment ne pas être tenté de prendre de la distance avec un pays qui ne soutient plus ses artistes, qui n’établit plus de hiérarchie entre ce qui relève de la culture et de l’animation sous prétexte de je ne sais quel élitisme ? Oui, la vraie culture est élitiste, et c’est ce qui fait son intérêt. Qu’avons-nous à gagner au nivellement par le bas ? Rien. Dans le domaine de la culture, c’est en visant haut qu’on a le plus de chance de faire du social. Oui, la culture c’est l’élite, mais c’est une élite ouverte où chacun est bienvenu dès l’instant qu’il en ressent le désir.

Contrairement à ce qu’on persiste à croire depuis trop longtemps, ce n’est pas à la culture d’aller vers les gens, c’est à l’individu d’aller  vers elle s’il en ressent le besoin. Et qu’on ne me dise plus qu’il s’agit d’un problème financier pour le public car aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Un exemple parmi tant d’autres : les trois grands concerts d’été à Nantua animés par Guy Dangain sont gratuits, déplacent les foules et perdent pourtant des subventions. Cherchez l’erreur...

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En plus de la morne épouvante que suscite l’évolution politico-religieuse décrite dans cette fiction, j’ai trouvé dans ce roman une illustration de plus de ce que j’ai toujours pensé : si le fascisme revenait en force, ce serait sous une forme molle, mais ce serait le fascisme quand même. Le tout est d’en être suffisamment conscient pour empêcher que cela ne se produise. 

À cet égard, je suis d’une génération qui doit revoir tous ses modes de pensée et rompre avec toute une batterie de bons sentiments certes utiles en leur temps révolu mais désormais totalement inadaptés au monde de l’après 11 septembre 2001.