23 janvier 2022
Carnet / De l’honneur de déplaire
01:52 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnet, note, journal, humeur, chronique, christian cottet-emard, facebook, réseau social, poète, poésie, déplaire, honneur, blog littéraire de christian cottet-emard, auteur, littérature, politique, contestation, protestation, passe de la honte, discrimination, injustice, société, lecture publique, réunion, masque, palabre, bavardage, fausse parole, liberté, enfance, jeunesse, lorenzo lippi, femme au masque, peinture
25 octobre 2021
L’ami de la poésie
Il va bien falloir que je pense à la poésie
ainsi que je l’ai certes fait toute ma vie.
Mais il me faut aussi penser à elle autrement.
Oh elle m’a donné de beaux moments en tant que lecteur
Comme poète ? Quoi ?
Une danseuse, la poésie,
qui a moins donné au poète qu’une cocotte.
Eh oui, c’est ainsi que je pense parfois à la poésie aujourd’hui.
Ah, la vache, la poésie !
Mais la poésie n’est pas une vache, hélas.
Au moins une vache donne du lait et si l’on se perd dans la campagne par une nuit froide
et qu’on trouve une étable où s’abriter
elle donne aussi de la chaleur si l’on se blottit contre elle.
Mais si l’on s’endort contre la poésie sous le gel sans pitié d’une nuit
on meurt non pas comme un chien mais pire encore
comme un foutu poète.
Extrait de mon recueil Estime-toi heureux. © Éd. Orage-Lagune-Express, 2021.
Photo © Christian Cottet-Emard
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27 mars 2020
Carnet / Portrait du personnage
Une ressemblance avec l'enseigne de vaisseau Mhorn ?
Dans l’écriture de fiction, qu’il s’agisse du roman ou de la nouvelle, la description physique d’un personnage est loin d’être une évidence. Lui tirer le portrait est-il nécessaire à la narration ? À quel moment ? Dans quel but ? Il est plus facile de s’en passer dans une nouvelle très épurée que dans un roman. On peut contourner la difficulté en résumant le personnage à un détail sur lequel insister renseignera éventuellement sur sa psychologie, son histoire, un épisode de sa vie ou ses rapports avec les autres.
Quelle apparence donner à l’enseigne de vaisseau Mhorn qui apparaît dans plusieurs de mes livres publiés (Le Grand variable, Trois figures du malin) et inédits ? Il est certes un homme dans sa maturité mais dans quelle tranche d’âge ? Entre la cinquantaine (adolescence de la vieillesse) et la soixantaine (entrée dans le troisième âge) ? Fait-il plus jeune ou plus vieux que son âge ? Quelle particularité de son visage, de sa silhouette et de son maintien peut-elle donner une idée de son expérience, des épreuves qu’il a subies ou au contraire de la monotonie de son existence ?
La description minutieuse a son intérêt si elle est précisément justifiée mais elle peut aussi enfermer le lecteur, l’empêcher de se faire sa propre idée du personnage. C’est souvent le cas pour des lecteurs très créatifs qui peuvent avoir plus d’imagination que le narrateur. Même s’ils n’écrivent pas, certains lecteurs ont une vraie nature de romancier, parfois plus riche que l’auteur du roman qu’ils ont entre les mains. Parmi les lecteurs de poésie qui ne produisent aucun texte (cela peut arriver !), un grand nombre d’entre eux sont ce qu’on appelle des natures poétiques dotées d’une capacité de lecture créative complexe qui peut les inclure sans problème dans le même processus mental que le poète. C’est pourquoi un personnage de fiction qui s’aventure dans un poème pâtira moins d’une description épurée qu’un personnage de roman ou de nouvelle.
En littérature, un des principaux défauts de jeunesse ou de pratique consiste à ne pas faire confiance au lecteur tout à fait capable d’avancer tout seul comme une grande fille ou un grand garçon sur les chemins sinueux du récit. Plus on écrit et plus on est lu (même par un lectorat restreint), plus on se rend compte que le lecteur peut devenir un excellent collaborateur si on accepte l’idée de ne pas toujours le contrôler en lui expliquant tout ce qu’il peut déduire ou carrément imaginer par lui-même.
Cette idée de déléguer une partie du travail me plaît beaucoup, non seulement parce que je n’aime pas trop me forcer mais encore parce qu’elle permet de prendre de la hauteur sur son propre texte, notamment lorsqu’on est bloqué par un détail ou coincé dans une impasse. C’est en abandonnant brièvement la peau de l’auteur et en se glissant un instant dans celle du lecteur qu’on finit par trouver la solution. Souvent, cette solution peut consister en l’absence même de solution ! Il faut parfois des jours et une corbeille remplie de brouillons pour accepter d’en arriver à cette conclusion.
02:13 Publié dans Atelier, carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : atelier, carnet, personnage, note, journal, brouillon, blog littéraire de christian cottet-emard, écriture, portrait, description, étude, littérature, écriture de fiction, nouvelle, roman, romancier, nouvelliste, poète, poésie, narration, narrateur, lecteur, récit, écriture créative, lecture créative, nature poétique, christian cottet-emard, essai, preben mhorn, enseigne de vaisseau mhorn, le grand variable, éditions éditinter, trois figures du malin, éditions orage lagune express