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19 décembre 2014

La vie dans les reflets, ces derniers jours

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Nocturne au kiosque à musique

00:46 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

14 décembre 2014

Retour en image sur le concert de Noël en l’abbatiale de Nantua (Ain)

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La saison des concerts d’orgue en l’abbatiale de Nantua s’est terminée avec le traditionnel concert de Noël organisé par l’Association des Amis de l’Orgue de Nantua en coproduction avec  la Paroisse Saint Michel.

Véronique Rougier, organiste titulaire de l’orgue de Nantua et professeur d’orgue au Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax, Anne-Noëlle Perret, Sophie Pesnel-Muller et les élèves de la classe d’orgue du conservatoire étaient à la tribune de l’orgue Nicolas-Antoine Lété samedi 6 décembre en compagnie de la chanteuse Irène Lespinas, élève de Dominique Bonnetain, professeur de chant au CRD d’Oyonnax.

LE PROGRAMME ET LES INTERPRÈTES :

Johann Sebastian  Bach  1685-1750

Prélude en sol mineur BWW 558

par Ernest Guillot

 

Michel Corrette 1707-1795

Noël provençal

par Corinne Joulin

 

Bon Joseph écoute moy

par Marie Dumas

 

Johann Sebastian  Bach  1685-1750

Choral “Herr Christ der einig Gottes Sohn”

par Irène Lespinas

 

Choral “Herr Christ der einig Gottes Sohn”

Seigneur Jésus fils unique de Dieu

par Marie Dumas

 

Louis Vierne 1870-1937

Berceuse

par Marie Dumas

 

Prélude en fa majeur BWV 927

par Lucien Lavenne

 

Jean-François Dandrieu 1682-1738

Noël poitevin

par Lucien Lavenne

 

Chants des Noëls anciens et nouveaux

Laissez paître vos bêtes

par Irène Lespinas

 

Jean-François Dandrieu 1682-1738

Laissez paître vos bêtes

par Antoine Dussuc

 

Chants des Noëls anciens et nouveaux

Chantons je vous prie

par Irène Lespinas

 

Louis-Claude Daquin 1694-1772

Noël en dialogue, Duo, Trio, sur le cornet de récit, les tierces du positif et la pédalle de flûte

par Anne-Noëlle Perret

 

Chants des Noëls anciens et nouveaux

Ou s’en vont ces guays bergers

par Irène Lespinas

 

Jean-François Dandrieu 1682-1738

Ou s’en vont ces guays bergers

par Véronique Rougier

 

Alexis Chauvet 1837-1871

Offertoire A la venue de Noël

par Sophie Pesnel-Muller 

09 décembre 2014

Carnet / Matins sous la lampe

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La lune roule dans les épaisseurs de nuages et nimbe d’un bleu laiteux les nappes de brouillard égoutté contre les vitres. À l’opposé, par la fenêtre du salon, je vois la fumée de la cheminée emmailloter l’ampoule orange de l’éclairage public dont le dernier réverbère du village éclaire les alentours de la maison. 

Au-delà, derrière les hautes haies de ronces, d’épinettes, de sorbiers et de viornes, règne la longue nuit de décembre. La cafetière tousse, le grille-pain claque. Petit déjeuner sous la lampe. Confiture de prune maison et marmelade d’orange et de citron. Je fume rarement avant midi, plutôt après le repas, mais je fais une exception lorsque je me lève très tôt comme ce matin. 

En grillant un petit cigare sec dehors sur le pas de la porte dans les remugles de terre mouillée et de vieux feuillages, je pense à Stendhal qui ne trouvait rien de meilleur, pour commencer la journée, qu’un Toscane bien noir et bien tassé (autrement dit le cigare le plus brutal que je connaisse) dans l’air vif du matin. À ce brûle-gueule, je préfère quand même mes petits Partagas en prélude aux coronas et doubles coronas de la journée et du soir. J’ai une fois de plus la nostalgie du Petit Bouquet, un court Figurado (c’est-à-dire en forme d’obus) qui n’est plus fabriqué, je me demande bien pourquoi. C’était un cigare gras, corsé, un peu rustique mais très goûteux que le Cuaba Divinos de même forme n’a pas remplacé.   

Je suis rassuré de constater que la lancinante mélancolie de la cinquantaine puisse être tenue en respect par les petits plaisirs du quotidien. Je n’ai vraiment pas à me plaindre du mien, à l’écart, protégé, confortable, silencieux. Un provençal dirait « on entendrait péter une souris » mais la chatte Linette ne leur en laisse pas le temps si par extraordinaire elle s’aventurent dans les parages.

En revanche, quand le renard vient renifler autour de la deuxième voiture qui couche dehors, ainsi que je l’ai surpris l’autre soir, Linette se carapate dans son passage secret et vient se réfugier dans mes jambes en grondant de colère et de frayeur. Elle produit le même son dès qu’elle aperçoit un joggeur ou un cycliste dans le virage en perspective directe de son poste de guet, le fauteuil en rotin devant la baie vitrée, ce que je comprends parfaitement. Linette est la plus grognonne et la plus peureuse des chattes que je connaisse, ce qui l’aidera peut-être à vivre plus longtemps que Tigrette, la précédente, qui aimait trop la vie, jusqu’à la témérité, et qui n’a vécu que dix mois, probablement percutée par une voiture.

Écoute matinale de la Cantate Saint Nicolas de Benjamin Britten. Les passages avec la voix d'enfant soliste me rappellent mes quelques prestations de chant en soliste lorsque j'étais à l'école primaire mais je n'avais pas la chance de chanter du Britten.

Bois à rentrer, relecture, corrections de pages récentes, lecture de Un pedigree de Patrick Modiano et de proses poétiques de Jean-Michel Maulpoix (L’instinct de ciel, Poésie/Gallimard). Un sandwich et un verre de vin à midi. Une journée feutrée de plus ou de moins, comme on voudra et puis, cette nuit (déjà le matin, 1h45), la première neige qui n’a pas le même parfum que les suivantes. 

Il existe sûrement une explication à cela mais je me rends bien compte que je suis arrivé à une période de ma vie où il me paraît vain et futile de chercher des explications.

Photo : Chez moi lundi matin