04 mai 2017
Lac Genin / En mémoire de monsieur Jean Godet
Je venais déjeuner dans cette auberge en forêt dès le milieu des années soixante du vingtième siècle et voilà que l’an deux mille est déjà dépassé.
Ce lieu est une perle de mon collier de paysages.
Jusqu’à aujourd’hui je n'ai manqué aucun épisode du feuilleton du papier peint et des tentures murales.
Une année mythologique, ma grand-mère était revenue du centre-ville avec son permis de conduire tout neuf et m’avait payé le petit déjeuner à l’auberge du lac Genin (pain grillé maison et beurre des fermes voisines).
En ces autres temps la tenture murale était écossaise et un orage grondait comme un farceur caché dans les bois.
Je trouvais prodigieux ce matin si sombre que la serveuse avait dû éclairer en apportant le café et le lait.
Ce soir comme tant d’autres soirs le patron fait cuire la viande et le saucisson au vin dans la cheminée.
Et ce même homme de taille tout à fait normale vient aujourd’hui à ma table me dire bonsoir monsieur, saluer d’autres habitués puis repart surveiller la cuisson au feu de bois pendant que son ombre continue sa danse indienne du milieu des années soixante.
C’est encore un beau soir pour dîner dans cette auberge.
Et rien ni personne, hormis l’archange à l’heure d’enrouler le décor, ne peut y changer quelque chose, pas même au menu spécialités au feu de bois.
01:51 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean godet, auberge du lac genin, spécialités au feu de bois, lac, forêt, prairie, prés, pâturages, nature, arbres, blog littéraire de christian cottet-emard, hommage, souvenir
27 août 2016
Quelques images sauvées du temps où ma famille vivait du peigne et de l'ornement de coiffure
En plus des émotions artistiques liées à ma visite de l'exposition Jean-Jacques Dalmais à l'ancienne usine de la Vapeur à Oyonnax (Ain), un pan du passé artisanal de ma famille a surgi de l'ombre.
Sur ce lien, un petit montage sur l'entreprise familiale de peignes et d'ornements de coiffure réalisé par Marie.
* Note concernant les papiers à en-tête reproduits ici : le nom de l'entreprise familiale était composé d'une partie du nom d'état civil tronqué (Cottet au lieu de Cottet Emard) et, selon sa volonté, du nom de jeune fille de mon arrière-grand-mère Clotilde (Bondet).
16:20 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maison d'enfance, maison, demeure, propriété, carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, souvenir, passé, enfance, adolescence, prairie journal, colère, rage, insomnie, cauchemar, réveil en sursaut, douleur, néant, tombeau, perte, peigne, ornement de coiffure, matières plastiques, presse à injecter, plasturgie, blog littéraire de christian cottet-emard, entrepôt, démolition, tilleul, christian cottet-emard, entreprise cottet-bondet, oyonnax, boulevard, hantise, chagrin, vision, souffle, envers, enfer, porte, ain, rhône-alpes, haut-bugey, france, vallée des plastiques
21 juin 2016
Carnet / Héros masqué et mémoire
L’an dernier au mois de juin, je me promenais à Porto où l’on rencontre fréquemment la silhouette de Don Sandeman drapé dans sa cape noire, coiffé de son chapeau à large bord et portant évidemment un toast.
Don Sandeman sur les toits de Porto (photo Ch. Cottet-Emard)
Enfant, lors des réunions de famille, il m’est arrivé de finir quelques fonds de ce porto dont les verres publicitaires m’attiraient beaucoup. C’est en photographiant une publicité murale représentant Don Sandeman que j’ai réalisé pourquoi cette marque de porto était si nettement inscrite dans ma mémoire.
Tout gamin, je ne manquais jamais un épisode télévisé de Zorro. Le justicier masqué est drapé dans la même cape noire et coiffé du même chapeau à large bord que Don Sandeman dont le visage reste toujours dans l’ombre.
En creusant un peu ces réflexions assez futiles, j’en conviens, je me suis aussi rappelé que l’un des premiers havanes que j’ai fumé vers mes seize ans était un Hoyo de Monterrey. Ces vitoles restent encore aujourd’hui parmi mes préférées. Or, il est souvent question, dans les aventures de Zorro, de la ville de Monterrey.
La principale référence à l’alcool dans Zorro s’incarne dans le personnage peu héroïque du sergent Demetrio Lopez Garcia à qui un jeune garçon ne peut avoir envie de s’identifier en raison de sa balourdise et de son ivrognerie. Quant au tabac, s’il existe peut-être quelques séquences où l’on voit un notable fumer le cigare, sa représentation est largement supplantée par les scènes de cape et d’épée. Cependant, le fumeur de cigare que je suis ne peut oublier que sous le masque de Zorro se cache Don Diego de la Vega. Dans le lexique du cigare, la vega est une plantation de tabac.
Voilà au moins qui me permettra de relier quand même mon enfance au plaisir de déguster un bon porto suivi d’un havane !
02:39 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, prairie journal, écriture de soi, héros, zorro, porto, sandeman, portugal, vin de porto, cigare, vitole, hoyo de monterrey, sergent garcia, ville de monterrey, série télé, blog littéraire de christian cottet-emard, souvenir, mémoire, inconscient, imaginaire, christian cottet-emard, fiction, aventure, littérature, walt disney, cape noire, cigare cubain, toast, porter un toast