Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 avril 2014

Carnet / En attendant « l’eléctrico »

eléctrico,lisbonne,portugal,tramway,attente,espoir,mélancolie,saudade,jura,montagne,bois,forêt,campagne,printemps,colline,coucou,oiseau,voyage,poésie,littérature,rückert,eichendorff,romantisme allemand,romantisme,musique,mahler

Ces derniers jours j’entends le coucou derrière chez moi. Chaque année son appel provient du même secteur de la forêt mais bien malin qui saurait le débusquer dans  l’immensité parme et vert tendre des sanguins et des jeunes pousses. 

La brève vague de ces pastels printaniers sur les prairies et les bois charrie les mêmes sentiments de renouveau et de mélancolie. 

Le printemps montagnard ne connaît pas l’insouciance du printemps maritime, il est comme quelqu’un de pressé qui ne veut pas qu’on l’aime trop longtemps ou comme quelqu’un qui aime tout le monde mais personne en particulier, il signale une fête quelque part sans forcément vous y convier. On entend souvent l’écho assourdi de cette fête lointaine et inaccessible dans la musique de Mahler et dans les poèmes de Rückert et d’Eichendorff. Ce n’est pas du tout la bonne période pour moi de lire cette poésie et d’écouter cette musique qui correspondent pourtant bien au style un peu romantique allemand de la nature où est plantée ma maison.

Mélancolie pour mélancolie, je préfère encore la saudade, moins oppressante, avec laquelle mon caractère est beaucoup plus en accord. Je suis à l’arrêt, lesté de la vieille valise de l'enfance, j’attends d’enjamber mes montagnes trop sévères pour monter dans l’inusable et lent eléctrico des collines de Lisbonne où, là-bas, les beaux jours prennent leur temps.

 

Photo : dans l'eléctrico à Lisbonne (photo © Ch. Cottet-Emard)

11 mars 2014

Au printemps, j'entends pousser les fleurs

fleur,printemps,crocus,l'inventaire des fétiches,éditions orage-lagune-express,christian cottet-emard,marge,marginalité,campagne,pré,contemplation,inquiétude,attente,désir,séduction,retrait du monde,entendre pousser les fleurs,blog littéraire de christian cottet-emard,poésie,littérature,photo de crocus,offrande,haie,promenade,rêverie,songe-creux,paresse,fatigue,lassitude,mélancolie,fatalisme,fatum,destin

Au printemps, j'entends pousser les fleurs et ça m'empêche d'agir. Attente et désir aboutissent à l'offrande des haies. Le long du pré courbe l'échine. Inquiétude, séduction. Visite du vent qui se souvient des mers. D'autre issue que nommer quand tout se répète ? L'herbe et la pierre suffisent dans le jour qui s'arrondit car mon temps ne souffre que regard.

 

(Variante récente d'un texte extrait d'un de mes premiers livres, l'Inventaire des fétiches, © éditions Orage-lagune-Express, 1988).