02 février 2022
Carnet / Sous le noisetier (petit rituel)
Les chatons du noisetier, chez moi.
02:33 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, chronique, blog littéraire de christian cottet-emard, noisetier, saule marsault, chatons, pollen, printemps, janvier, février, mars, nature, campagne, christian cottet-emard, saison, rituel, eczéma, allergie, peau, vaccin, piqûre, sport scolaire, dispense, médecin, principe de précaution, hyper-immunité, système immunitaire, choc anaphylactique, crêt, chiquenaude
29 novembre 2016
Carnet / Lumières et lumignons
Le paysage n’est qu’un prétexte si j’ose dire. C’est la lumière que je traque avec mon appareil photo d’amateur.
Ce soir je retourne en rêve éveillé dans ma récente balade, juste derrière chez moi.
Dernier cigare de la journée sous les étoiles. L’éclairage public s’est éteint à onze heures comme d’habitude et les seules nuées qui se dispersent en deux secondes dans l’espace glacial de la nuit sans lune sont les volutes de mon tabac cubain.
Je fume le nez en l’air, engoncé dans ma polaire et mon vieux blouson d’hiver superposés et remontés jusqu’au menton mais c’est de voir rougeoyer le foyer du havane qui me réchauffe.
Une pensée pour la petite anémone pulsatille qui s’est trompée de saison sur le flanc de la colline en raison de la douceur des derniers jours. Je l’ai photographiée dimanche en redescendant du crêt au-dessus de chez moi. Chaque année, il y en a toujours une ou deux qui se laissent berner ainsi. Elles ont quand même leur jour triomphal...
À la fin de cette brève promenade dans ce faux printemps, quelques photos de la lumière dont j’ai tant besoin et qui se perd déjà dans les aiguilles des pins sylvestres.
Un frêle bouleau s’illumine devant la sombre troupe d’épicéas et de hêtres au garde-à-vous sur la montagne d’en face.
Sur la route qui mène à la maison, la silhouette de l’église navigue dans le couchant.
Après onze heures, l'église est la seule bâtisse à envoyer le faisceau d’un lampadaire, comme une veilleuse dans la nuit d’un gamin qui n’a pas envie de s’endormir.
Photos : paysages de chez moi (Photos Christian Cottet-Emard)
02:06 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, prairie journal, écriture de soi, blog littéraire de christian cottet-emard, gammes, christian cottet-emard, littérature autobiographique, instants, photo, campagne, bouleau, arbre, épicéa, pin sylvestre, étoile, anémone pulsatille, fleur, jura, montagne, crêt, crédulon, église, soleil couchant, forêt, ombre, lumière, lumignon, paysage, tabac, cigare, havane, cigare cubain, nuit, jour, lune, rêverie, insomnie, nuit d'automne, veilleuse
01 mai 2014
Carnet / Comme après une éclipse
Entre hier mercredi à deux heures du matin et aujourd’hui jeudi, longues séquences d’écoute des symphonies de Rimsky-Korsakov, y compris la suite symphonique « Antar » ainsi que la Grande Pâque russe et le Capriccio espagnol, deux œuvres célèbres dont je me délectais déjà dans mon enfance sur de vieux 33 tours. Je n’ai jamais cessé d’aimer la musique de Rimsky-Korsakov, en particulier son concerto pour piano d’un lyrisme flamboyant inversement proportionnel à la physionomie austère de son auteur ! Et son bref opéra, Le Coq d’or, chef-d’œuvre d’étrangeté ironique que j’ai vraiment regretté d’avoir manqué à Genève voici des années...
Autant de fulgurances musicales qui m’apportent de la couleur dans la tête puisqu’il en manque tant dehors.
L’herbe monte autour de la maison et les tontes successives des dernières années ont multiplié les massifs d’une incroyable variété de fleurs sauvages. Malgré les récentes averses nocturnes et le froid, les grillons rythment jours et nuits sans faillir dans ce printemps humide et sombre.
Cette nuit en fermant les volets de la cuisine, j’ai entendu s’agiter les pies qui ont réutilisé un nid ancien bizarrement situé non loin de celui des merles. La chatte Linette qui ne se frotte pas aux pies a inquiété les merles par ses affûts. Heureusement, elle ne grimpe pas très haut dans les frênes mais ils ont préféré s’éloigner et s’installer dans les haies tout au fond de la propriété où elle s’aventure moins souvent. Ces merles plus chétifs que leurs congénères urbains sont très sauvages et très méfiants. Lorsque j’habitais en ville, je réussissais à en tromper quelques-uns en imitant les modulations des mâles et les petits cris secs des femelles mais ici à la campagne, c’est peine perdue.
Seul à table ce soir, après avoir allumé une flambée dans la cheminée, je me suis préparé quelques sandwiches grignotés dehors en regardant s’étirer dans ma direction un long panache de brouillard depuis le petit crêt qui surplombe la maison. En hauteur, des moutonnements de nuages gris et parme se dévoilaient à la faveur d’une brève éclaircie comme cela se produit presque tous les soirs en cette période. Si je n’étais pas oppressé, je verrais de la beauté dans ce ciel en désordre mais là, je le trouve tout simplement lugubre.
Il me faut réapprendre à voir comme après une éclipse.
Photos : dans les collines au-dessus de chez moi. Autoportrait aux faïences.
02:15 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carnet, campagne, nuage, heures lentes, lenteur, contemplation, mélancolie, journal, note, prairie journal, merle, pie, crêt, herbe, fleurs sauvages, brouillard, flambée, cheminée, sandwiche, feu, blog littéraire de christian cottet-emard