24 décembre 2017
Mon poème du quatrième dimanche de l’Avent et de la veille de Noël
La patience et les rêves passent sous la lanterne
L’hellébore noir attend l’hiver près des futaies pour devenir la rose de Noël
Près de l’autel la flamme de la bougie attend la nuit pour ouvrir l’ombre comme un livre
Nées l’une et l’autre de lointains obscurs elles regardent très haut vers les voûtes où se dissipent les effluves de la forêt et de l’encens
Et c’est à l’heure la plus sombre où elles vacillent que le vieux monde va s’éclairer et rajeunir
Photo : la lanterne de ma maison devant les arbres enneigés (Photo Christian Cottet-Emard)
01:36 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avent, noël, veillée, nuit de noël, veillée de noël, fête chrétienne, occident, christian cottet-emard, poésie, poème, littérature, variation sur des thèmes religieux, blog littéraire de christian cottet-emard, patience, rêve, hellébore noir, rose de noël, église, chapelle, autel, voûtes, encens, lanterne, lumière, flamme, bougie, ombre, forêt, futaie, effluve, monde
29 novembre 2016
Carnet / Lumières et lumignons
Le paysage n’est qu’un prétexte si j’ose dire. C’est la lumière que je traque avec mon appareil photo d’amateur.
Ce soir je retourne en rêve éveillé dans ma récente balade, juste derrière chez moi.
Dernier cigare de la journée sous les étoiles. L’éclairage public s’est éteint à onze heures comme d’habitude et les seules nuées qui se dispersent en deux secondes dans l’espace glacial de la nuit sans lune sont les volutes de mon tabac cubain.
Je fume le nez en l’air, engoncé dans ma polaire et mon vieux blouson d’hiver superposés et remontés jusqu’au menton mais c’est de voir rougeoyer le foyer du havane qui me réchauffe.
Une pensée pour la petite anémone pulsatille qui s’est trompée de saison sur le flanc de la colline en raison de la douceur des derniers jours. Je l’ai photographiée dimanche en redescendant du crêt au-dessus de chez moi. Chaque année, il y en a toujours une ou deux qui se laissent berner ainsi. Elles ont quand même leur jour triomphal...
À la fin de cette brève promenade dans ce faux printemps, quelques photos de la lumière dont j’ai tant besoin et qui se perd déjà dans les aiguilles des pins sylvestres.
Un frêle bouleau s’illumine devant la sombre troupe d’épicéas et de hêtres au garde-à-vous sur la montagne d’en face.
Sur la route qui mène à la maison, la silhouette de l’église navigue dans le couchant.
Après onze heures, l'église est la seule bâtisse à envoyer le faisceau d’un lampadaire, comme une veilleuse dans la nuit d’un gamin qui n’a pas envie de s’endormir.
Photos : paysages de chez moi (Photos Christian Cottet-Emard)
02:06 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, prairie journal, écriture de soi, blog littéraire de christian cottet-emard, gammes, christian cottet-emard, littérature autobiographique, instants, photo, campagne, bouleau, arbre, épicéa, pin sylvestre, étoile, anémone pulsatille, fleur, jura, montagne, crêt, crédulon, église, soleil couchant, forêt, ombre, lumière, lumignon, paysage, tabac, cigare, havane, cigare cubain, nuit, jour, lune, rêverie, insomnie, nuit d'automne, veilleuse
20 décembre 2015
Les ennemis du poète
La plupart des ennemis du poète sont de passage
Ils font souche ou carrière ou roulent poussés par le vent comme des amas de brindilles et de racines coupées et sont contraints de subsister un certain temps en ces contrées paisibles qu’ils veulent changer comme ils veulent te changer toi aussi
Naturellement ils se cassent vite les dents à cette tâche et repartent un beau jour un très beau jour lassés et furieux non sans avoir cependant provoqué quelques dégâts
De leur défaite et des dégâts qu’ils ont causés ils conçoivent une nostalgie et les voici sans cesse revenant sous ces cieux qu’ils ont voulu changer mais qui les ont changés
Et toi toujours pareil à toi-même comme ce pays est toujours pareil à lui-même il t’arrive parfois de les apercevoir au détour d’une rue ombreuse et déserte du dimanche soir
Et tu t’arrêtes un instant pour les voir passer comme on s’assoit au bord du fleuve à regarder glisser les corps des ennemis du poète bercés par l’onde
© Éditions Orage-Lagune-Express 2015. Photo et retouche Christian Cottet-Emard.