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28 mars 2015

Carnet / Petites et grandes lectures

carnet,note,journal,écriture de soi,prairie journal,autobiographie,blog littéraire de christian cottet-emard,actualité,presse,édition,crash A320,alpes,accident d'avion,copilote,sportif,sport,dépression,burn out,phobie,rupture sentimentale,journaliste,journalisme,préjugé favorable,religion,église,amour,cheminée,insert,combustible,photo,compagne,facebook,amis facebook,choc des civilisations,samuel huntington,identité malheureuse,alain finkielkraut,planète,monde,franceJe sais que je dois veiller à ne pas limiter ces carnets au commentaire à chaud de l’actualité mais parfois la tentation est forte, comme ces derniers jours où les présentateurs de tous les journaux télévisés, sans exception,  insistent lourdement  sur le fait que le copilote présumé responsable de la destruction volontaire de l’avion A320 dans les Alpes mardi était sportif, ce qui, dans l’imaginaire collectif, est censé souligner l’étrangeté de son geste.

Le message est clair pour n’en être pas moins subliminal : un sportif ne peut pas être complètement mauvais ou fêlé. S’il est sportif, c’est qu’il est sain de corps et d’esprit, point final, même si l’enquête commence à esquisser un profil tout différent (la dépression, le burn out, la phobie, le tout couronné par une rupture sentimentale), autant dire un cocktail plutôt détonnant, si j’ose dire, pour un pilote de ligne.

Ce qui n’empêche pas les commentateurs de répéter à chaque nouvelle édition du journal : « c’était un sportif » , « et pourtant, c’était un sportif » . Eh oui, comment a-t-il pu commettre un  acte aussi aberrant puisqu’il était sportif!

Le préjugé favorable aurait sans doute été tout autre si l’enquête avait établi que cet individu écrivait de la poésie ou des romans pendant ses loisirs ! Dans ce cas, il aurait été beaucoup plus commode d’évoquer « une personnalité introvertie, un caractère taciturne, des difficultés relationnelles... » Mais non, zut alors, c’était un sportif ! Décidément, c’est incompréhensible !

Dans un autre registre, plus souriant cette fois, la presse écrite (excellent combustible). Avant de jeter un journal aux flammes de mon insert, un titre de une me passe sous les yeux : « Il a abandonné l’Église pour l’amour » avec la photo d’un ancien prêtre en train d’embrasser sa compagne. Enfin une bonne nouvelle !

Oublions maintenant la presse et revenons aux livres, histoire de me divertir en comptant combien d’« amis Facebook » vont me supprimer de leur liste en apprenant qu’après ma lecture toute récente du Choc des civilisations de Samuel P. Huntington et de L’identité malheureuse d’Alain Finkielkraut, je considère ces deux ouvrages comme essentiels à l’analyse et à la compréhension de ce qui nous arrive, au niveau planétaire d’une part et à l’échelon national d’autre part. Le compteur est lancé !

22 mai 2014

À l’américaine (nocturne urbain)

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Orange rouge vert dans les gouttes sur le pare-brise

 

Les cloches du samedi soir et les magasins où paient et sortent les derniers clients

 

Certains vont à la messe et te regardent sans crainte assis dans ton auto confortable emmitouflé dans ton manteau

 

Ils te prendraient presque pour un des leurs parce que tu stationnes sur un emplacement autorisé et que tu es vêtu très comme il faut et que tes cheveux sont coupés courts et que ta voiture propre inspire confiance

 

Tu présentes assez bien et ce n’est pas marqué sur ta figure que tu ne veux pas participer et que la seule chose intéressante pour toi c’est attendre regarder écrire

 

L’idée que le monde pourrait te quitter la voici

 

Elle arrive aux quatre décennies plus six années quand s’éloignent les petites lettres

 

Que cela t’encourage à laisser la poésie à d’autres pour dire simplement ta fatigue qui lasse le monde

 

Le moment vient peut-être d’écrire à l’américaine « je sors prendre un verre au soleil »

 

Ce n’est peut-être rien d’autre un poème

 

(Extrait de Poèmes de Preben Mhorn© Éditions Orage-Lagune-Express, 2007.

25 mai 2013

Commerce

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Tu lui dis que finalement

Vu que que tu n’es pas sûr qu’il existe le diable

Vu que tu n’es même pas certain qu’elle existe cette fameuse âme tu pourrais pratiquer le troc la lui échanger contre quelque chose qui te fait envie ou plaisir

Mais le diable te répond mon pauvre ami que veux-tu que je fasse d’une âme comme la tienne qui va contre son intérêt si ça lui chante 

Désolé mais ton âme n’a pas le profil que puis-je faire d’une telle âme qui s’amourache s’attachepoésie,note,journal,littérature,âme,edward elgar,compositeur britannique,salut d'amour,violon,piano,musique,blog littéraire de christian cottet-emard,veilleuse,bougie,église,étoile,femme,récit des lisières,estime-toi heureux,recueil,prose poétique,poème en prose,éditions orage lagune express,droits réservés,copyright

Ton âme toujours à deux doigts de verser une larme en écoutant Salut d’Amour d’Edward Elgar

Ton âme plus elle vieillit plus elle aime

Ton âme plus elle pâlit plus elle préfère le rose et le vert tendres

Ton âme même pas grise à défaut d’être noire

Et le diable s’éloigne en haussant les épaules

Alors tu rentres dans l’église elle est déserte la musique d’orgue tombe comme une pierre sur les dalles séculaires lustrées par tant de pas qui ne laissent aucune empreinte

Tu donnes quelques pièces pour allumer la bougie d’une veilleuse et tu sors sous les étoiles qui brillent très loin et très haut telles des femmes inconnues


© Éditions Orage-Lagune-Express, 2013.