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11 novembre 2018

La bonne étoile

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Tu regardes toujours à la fenêtre avant de te coucher car ce que tu vois dehors dans le halo du dernier réverbère est ta vie

 

Dans ce tableau nocturne le pré quelques buissons l’orme les frênes le chat la route où trotte parfois presque tranquille le renard

 

Pas grand-chose en somme mais tout ce dont pouvait sans doute rêver le pauvre gars dans les tranchées

 

Quelle chance fut la tienne de n’être pas ce pauvre gars

 

Ce clair de lune encadré par la fenêtre quel luxe

 

Cette fenêtre entre toi et le monde quelle chance

 

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 Photo : Depuis ma fenêtre (photo CC-E)

 

02 avril 2016

Carnet / De la route qui s’éloigne dans le reflet d'une vitre

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Avant hier, premier pissenlit. Content de le voir. Hier, la maison qui semblait flotter au milieu des frênes dans le silence du brouillard. Mésanges et moineaux perplexes.

Je lis beaucoup de réactions au grand départ de Jim Harrison. J’aime ses poèmes (Une heure de jour en moins, éd. Flammarion) très narratifs, généreux, sinueux, tour à tour fragiles et puissants, capricieux comme le cours des rivières où il traînait ses bottes dans le clapotis des berges froides. Moins concerné par ses romans. Le livre en prose que je préfère est son autobiographie En marge (éd. 10/18). J’avais aussi relevé cette remarque dans sa nouvelle La bête que dieu oublia d’inventer extraite du recueil En route vers l’ouest (éd. 10/18) : « Rien ne tourmente davantage un vieux chnoque que la pensée de la vie non vécue. »

Il est normal que ce constat m’assaille parfois à cinquante-sept ans mais curieusement, j’éprouvais cette angoisse dès mon adolescence. Peut-être étais-je déjà un vieux chnoque à cette époque ? Je suis souvent tenaillé par ce sentiment de vie non vécue.

J’ai certes fait le choix de la sécurité en bien des domaines mais au fond, que signifie une vie vécue ? Un engagement intense dans la société, dans la politique, dans le travail, dans l’humanitaire, au Sou des écoles ? Ce n’est pas dans mon tempérament et de plus, je n’ai aucune des compétences techniques et relationnelles requises pour être efficace dans les tâches que cela implique. Quant à la seule vague compétence dont je peux me hasarder à témoigner en prenant le risque de me faire moquer (écrire), elle court les rues et la société n’en a nul besoin.

Aussi puis-je m’estimer heureux, bien installé, de voir tranquillement s’éloigner, comme dans le reflet d'une vitre de train ou dans le rétroviseur d’une auto silencieuse et confortable, la route et le paysage où je n’ai marqué d’autre empreinte que celle, inutile et fugace, de mon regard distrait.

Photo : Porto, métro (photo CC-E)

 

 

04 février 2016

Jeune mère de famille occidentale en proie au spleen à la fenêtre de son bureau

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Que son amant intello l’accompagne au sport

Que son jeune amant s’habille plus classe et soit plus attentionné

Que son vieil amant s’habille plus décontracté et soit moins sentimental

Que son amant classique soit un peu rock

Que son amant rock soit un peu classique

Que son amant qui apporte des fleurs pense aussi au vase

Que son amant qui lui offre un vase pense aussi aux fleurs

Que son amant physique soit plus cérébral

Que son amant cérébral soit plus physique

Que son ami soit moins amoureux

Que son amant soit plus amical

Elle voudrait un peu d’orient dans l’occident et de l’occident dans l’orient

Depuis la fenêtre de son bureau de jeune femme cultivée professionnelle performante bonne mère de famille et talentueuse amante elle voit le fleuve qui charrie des cadavres de princes charmants

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2015

 Photo CC-E