06 mai 2020
Carnet / Nachtmusik
Chez moi, nuitamment.
(En écoutant la Nachtmusik de la septième symphonie de Gustav Mahler)
Après le bref orage, clair de lune vaporeux ce soir. Les toits mouillés des maisons voisines luisent sous la clarté opalescente des moutonnements de nuages qui semblent agrandir à l’infini le ciel laiteux. Des voiles de vapeur parfumée à l’iris et au lilas montent des herbes trempées et se dispersent dans les haies froissées d’une aile d’oiseau au sommeil troublé.
La nuit légère d’un beau printemps ignore les inquiétudes et les tourments humains mais serait-elle aussi réelle si aucun regard conscient ne pouvait la contempler afin d’en concevoir des tableaux, des musiques, des poèmes ou de simples rêveries ?
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Au cours de ma vie principalement organisée en privilégiant la sécurité, le calme et le retrait, il s’est passé plus de choses extraordinaires, inexplicables et inattendues que dans les récits de fiction les plus débridés. J’ai toujours ce constat à l’esprit lorsque je travaille à l’écriture romanesque et je me demande même pourquoi j’éprouve le besoin d’écrire des histoires dans lesquelles tout ou presque est inventé. La réalité autobiographique est tellement plus subtile et plus riche que ce laborieux bricolage narratif qu’est le roman, à moins qu’on ne parle du roman historique et des grandes fresques sociales que je ne pratique pas.
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Puisqu’on ne peut guère parcourir les chemins, on peut toujours voyager dans le temps, surtout dans le passé. Le véhicule est des plus simples, l’album des premières photos. Quelques pages tournées suffisent pour tisonner l’étonnement d’avoir été un bébé, un bambin puis, très vite, un gamin réservé et ombrageux.
On sort de l’enfance comme le loup du bois.
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28 avril 2020
Vu ces derniers jours, sans sortir de chez moi
01:13 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, carnet photo, image, blog littéraire de christian cottet-emard, campagne, nature, fleur, printemps, tulipe, pommier, frêne, feuille, nuit, crépuscule, soir, matin, christian cottet-emard, contemplation, regard, saison, lune, étoile du berger, vénus, iris, serpent, vipère, aspic, ciel, lumix, haut-jura, bourgogne franche comté, france, europe
08 avril 2020
Sous la lune
Chez moi, hier soir, avec mon modeste Lumix
Salut la lune
Je déambule
Sous la lanterne
Et te reluque
Ludiquement
Toi tu luis
Comme un Louis d’or
Pâle luciole
De l’infini
Et tu lambines
Dans l’air laiteux
Luminescent
Belle allumeuse
Des noctambules
Des vers luisants
Des noctuelles
Rêveur lunaire
Sous ta tutelle
J’ai des lubies
De funambule
L’âme lointaine
Comme un vélo
Vélo véloce
Qui virevolte
Et évolue
Par les étoiles
De lunaisons
En lunaisons
Au loin hulule
Une hulotte
Qui roule un œil
Qui en dit long
Que voit la lune
Les soirs où flânent
Les lunatiques
Qui hallucinent
En oubliant
L’aube nubile ?
Écrit vers 1977 ou 1978, publié en 1979 dans mon premier recueil intitulé Demi-songes. (Je compte sur un peu d'indulgence). À cette époque, je m’amusais à griffonner ce genre de bluettes en écoutant les Gnossiennes d’Érik Satie dans la version pour moi indépassable du pianiste Aldo Ciccolini. Allez, ce n’était qu’une minute de nostalgie...
00:44 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lune, demi-songes, texte de jeunesse, blog littéraire de christian cottet-emard, recueil demi-songes, christian cottet-emard, 1979, gnossiennes, satie, ciccolini, musique, piano