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05 décembre 2017

Carnet / Veille

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Ce soir au crépuscule, on aurait dit que le ciel voulait entrer dans la maison, vite, juste le temps d’une visite fastueuse et silencieuse. La nuit, la clarté des champs enneigés éclaire la moindre ramure de frêne et, sous un ciel bleu indigo, dessine en ligne claire les contours de chaque épicéa sur le flanc de la montagne. Un brusque et léger redoux apporte au parfum de la neige une note fugace d’herbe et de résine aussitôt masquée par l’odeur de la fumée d’une bûche qui s’enflamme plus lentement que les autres. Je referme la fenêtre entrouverte et je veille parce que j’en ai aussi bien l’inquiétude que le loisir.

Photo : hier soir chez moi au crépuscule (photo Christian Cottet-Emard)

 

26 octobre 2017

Douzième poème du bois de chauffage

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Voilà une belle journée pour le petit bois car cette nuit le grand vent a secoué les frênes et tout ce qu’il pouvait

 

Il faudrait remplir des brouettes avant la pluie le temps pourrait manquer

 

Mais j’ai compris que le temps a toujours été le luxe de ma vie étrange et je reste assis au milieu de la ronde des feuilles d’automne qui ressemblent à des papillons

 

Je me comporte donc avec le temps comme quelqu’un qui a gagné au jeu de hasard

 

Je le dépense je le perds je le gaspille autant que j’en ai envie

 

Un jour j’en aurai peut-être assez de gaspiller le temps sous les frênes devant ma brouette vide mais ce jour n’est pas encore venu

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2017

 Photo : ma vieille brouette

16 janvier 2016

Carnet / Des heures silencieuses

carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,prairie journal,ennemi,blog littéraire de christian cottet-emard,temps,isolement,solitude,hiver,nuit,neige,christian cottet-emard,littérature poésie,nature,contemplation,photoHier en fin d’après-midi, avant de tenir au sol, les flocons poudraient les tapis de feuillage sec en produisant un grésillement semblable à celui du diamant sur le sillon d’un vieux 33 tours. Je prends la mesure des décennies écoulées en songeant que cette image deviendra de plus en plus sibylline !

Maintenant, en entrouvrant la fenêtre pour évacuer quelques volutes de cigare, je vois la nuit des prés et des bois blanchir dans un silence à peine troublé par une bûche qui crépite et brasille encore dans le foyer.carnet,note,journal,écriture de soi,autobiographie,prairie journal,ennemi,blog littéraire de christian cottet-emard,temps,isolement,solitude,hiver,nuit,neige,christian cottet-emard,littérature poésie,nature,contemplation,photo

Ces temps, je tourne au Connemara dont la saveur tourbée me ravit surtout en hiver, à l’apéritif avec quelques chips et un petit cigare sec. Les frimas sont en effet moins propices aux havanes ou aux dominicains de préférence valorisés par un air doux, humide et floral. En revanche, des cigares plus rustiques comme ceux du Honduras ou certaines vitoles du Nicaragua affrontent mieux l’air vif qui sent la neige et le résineux.

Je suis de plus en plus enclin à réfléchir sur le thème de l’ennemi dans un prochain ouvrage. Certes, l’actualité me conduit-elle à cette réflexion mais plus encore la conscience de la récurrence de cette thématique dès mon jeune âge. Comment aborder ce sujet ? L’essai me mobiliserait trop. Peut-être la poésie ? (J’ai déjà évoqué l’ennemi dans plusieurs textes). Ou tout simplement le fragment intégré à mes carnets ? Une fois de plus, ne rien décider, laisser venir, consentir à ce que la forme s’impose d’elle-même. Ce qu’il faut : attendre longtemps mais écrire vite.

Cette année, je n’ai pas envoyé de vœux, le cœur n’y était pas, et je n’ai pas encore répondu à ceux qui m’en ont gratifié. J’exagère. Une amie chère m’a téléphoné de Paris où elle vit et enseigne. Je suis heureux et soulagé qu’elle ne me tienne pas rigueur de ma manie de répondre tardivement au courrier. Je me sens parfois isolé mais je n’agis guère pour y remédier. Pourquoi ? Je n’en sais rien.

L’autre jour, un rayon de soleil couchant a brièvement éclairé le salon après une journée obscure, projetant mon ombre et celle d’une lampe sur le mur. J’ai eu à peine le temps de faire une photo. Les heures ont beau être silencieuses, elles n'en sont pas moins rapides.