10 juillet 2019
Carnet / Des Lusiades de Camões, de Message de Pessoa et de l'Occident
Pessoa Camões
Les Lusiades de Luis Vaz de Camões et Message de Fernando Pessoa sont à mes yeux les deux grandes épopées occidentales.
Je conseille la lecture en français du grand œuvre de Camões dans l’édition Poésie/Gallimard avec la traduction et la préface de Hyacinthe Garin et une préface de Vasco Graça Moura. La traduction en alexandrins rimés permet une lecture aisée.
Pour Message de Pessoa, je me réfère à l’édition établie à l’enseigne de José Corti avec la préface de José Augusto Seabra et la traduction de Bernard Sesé.
Dans son roman à la publication posthume Pour Isabel sous-titré Un mandala, Antonio Tabucchi fait dire à un des personnages évoquant des années de lycée à l’époque où le Portugal avait encore des colonies : on y divisait en morceaux stupides le poème national Les Lusiades, qui est un beau poème de mer, mais qui était étudié comme s’il s’agissait d’une bataille africaine.
Je pense qu’il ne faut bien sûr pas lire Les Lusiades comme s’il s’agissait seulement d’une bataille africaine mais les lire comme un simple beau poème de mer serait tout aussi réducteur.
Plus je lis et relis les Lusiades de Camões publiées en 1572 et Message de Pessoa sorti en 1934, plus je mesure la puissance du lien entre ces deux épopées. L'une est dans l'espace et l'autre dans le temps. Ces deux œuvres débordent largement du cadre national portugais.
Pour le lecteur moyen du 21ème siècle que je suis, elles irriguent ma réflexion sur la renaissance de l’idéal occidental que j’appelle de mes vœux. À plus de trois siècles et demi de distance, les Lusiades et Message sont des balises, des repères dans ce cheminement vers le nécessaire renouveau de l’Occident.
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21 avril 2019
Joyeuses Pâques !
Mon poème de Pâques
Qui sort de l’enfance et se découvre mortel adoucit sa tristesse dans les Pâques
Même l’Office des Ténèbres est doux à l’écolier qui n’a pas peur de son église parce qu’il sent qu’elle est une maison et un vaisseau à sa mesure comme à celle du monde
Maison où l’on est libre d’entrer ou de sortir
Vaisseau du port ou du grand large ou voile blanche à l’horizon
Quel voile noir a pu peser si lourd sur la Terre ce vendredi? se demande l’enfant inquiet en entrant dans la nuit épaisse
Et quelle est cette attente en ce samedi perplexe jour silencieux sans cloches ?
Les voici revenues ce dimanche dans les flocons dans les pétales ou dans la folle joie du fœhn
L’enfant anxieux s'éveille alors le cœur délivré parce qu’il entend parler autour de lui en leur concert d’une étrange et prodigieuse victoire sur la mort dont il a vu passer s’étendre et fuir l’ombre provisoire
© Éd. Orage-Lagune-Express 2016 pour cette version
Photo : carillon à Porto (photo CC-E)
Et en musique, dans la joie de Pâques : Johann Sebastian Bach, l'Oratorio de Pâques.
01:23 Publié dans Occident | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog littéraire de christian cottet-emard, fête chrétienne, pâques, poème de pâques, culture chrétienne, occident, christian cottet-emard, poésie, hymne, éloge, office des ténèbres, église, vaisseau, maison, joie, fœhn, pétale, flocon, victoire, lumière, renouveau de l'occident, renaissance, espoir, attente, éditions orage lagune express, droits réservés, johann sebastian bach, oratorio de pâques
20 avril 2019
Visiteur mystère...
À propos de Notre-Dame, circule actuellement sur Facebook un texte intitulé Sauvons la cathédrale du cœur - Pour un autre usage de Notre-Dame de Paris. L’auteur de cette tribune non signée serait « Un curé de campagne en visite à Paris » .
J'ignore quelle assez belle plume se cache peut-être derrière cet improbable « curé de campagne en visite à Paris » (l'anonymat inspire rarement confiance) mais il me semble que s'il existe vraiment, il fait partie d'un courant de l'église qui dénonce toujours la pompe ecclésiastique.
À mon humble avis d'agnostique attaché à la culture chrétienne, l'église catholique et l'Occident chrétien ne peuvent faire l'économie de symboles puissants, surtout dans le contexte géopolitique actuel.
Laisser Notre-Dame de Paris en ruines pour « la rendre au peuple » ainsi que le préconise notre auteur (qu'est-ce que le peuple ?) reviendrait à une abdication en période de conflit.
De plus, la nature a horreur du vide et la nature humaine aussi. Sur un tel vide, sur de telles ruines, un autre culte nettement moins accommodant avec la laïcité et de nouveau en phase de conquête prospérerait très vite, ce qu'on ne peut souhaiter si l'on est attaché à la paix en France et en Europe.
01:48 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : notre-dame de paris, cathédrale notre-dame de paris, culture chrétienne, occident chrétien, occident, chrétienté, symboles chrétiens, église catholique, monument, blog littéraire de christian cottet-emard, paris, france, europe, capitale française, racines chrétiennes, curé de campagne